Les évènements relatés dans ce billet se déroulent quelques jours après mon emménagement dans mon appartement, c'est-à-dire dans la semaine du 25 août. Écrire est un peu plus chronophage que je le pensais, et ma procrastination naturelle ne m'aide guère. Veuillez donc excuser ce retard. J'ai encore quelques autres billets en tête, que j'essaierai de sortir au plus vite.
Fraichement installé dans ma maison étudiante (shared house, que ça s'appelle par ici), je continue donc mon périple en décidant de faire le tour de la ville. Cette dernière ayant été largement bombardée en 1940, je suis curieux de savoir ce qu'il reste de la vieille ville. Pas grand chose, malheureusement. Le plus impressionnant est la Bargate, se dressant au milieu des commerces de l'High Street. Je ne sais par quel miracle elle a survécu, mais ce monument qui était autrefois la porte d'entrée principale de la ville semble être un des seuls rares vestige de l'histoire de Southampton.
À mon grand soulagement, une bonne partie des remparts a tout de même survécu aux assauts de l'aviation allemande. Ils furent construits au XIVème siècle, après que les Français, par un beau dimanche ensoleillé, aient sournoisement pillé la ville. Le roi Edward III, furieux, décida alors de construire ces remparts pour défendre la ville de ces sagouins de Français. (J'essaie de retranscrire ce que j'ai compris des panneaux qui jonchent les remparts. J'espère que les Français qui lisent ce blog — s'il y en a — ne le prendront pas mal.) Les remparts bordaient jadis la mer, ce qui n'est malheureusement plus le cas à présent.
Je continue ensuite ma route en direction du port. Depuis Guillaume Le Conquérant, Southampton est très vite devenue un port marchand d'envergure entre l'Angleterre — surtout grâce à Winchester et Salisbury — et la Normandie. Son importance n'aura cessé de croitre au fil des siècles. D'ailleurs, c'est de Southampton que le tristement célèbre Titanic entama en 1912 pour la première et dernière fois son voyage vers l'Amérique. Moins connu, le Mayflower fit une escale à Southampton en 1620 avant de partir pour le nouveau monde. En effet, Southampton était le point de rendez-vous avec des Néerlandais, mais aussi des Wallons, puisque les Pays-Bas de l'époque englobaient également la Belgique. Ces voyageurs, appelés les Pilgrim Fathers (Pères Pèlerins) sont de nos jours considérés comme étant les premiers colons d'Amérique et, par extension, les pères fondateurs des États-Unis.
À l'Est du port se trouve Ocean Village et ses innombrables yachts et voiliers. Ensuite, au Sud on a Town Quay d'où partent les ferrys en direction de l'île de Wight. Au bout de la jetée, on peut observer un petit bout de la New Forest ainsi que les immenses navires de West Quay. Southampton est en effet le port d'attache des plus grands bâtiments du monde (dont la Queen Mary 2, la Queen Victoria, etc), et d'après mon guide, il est possible d'en voir quelques uns à West Quay. Malheureusement, le temps de revenir muni de mon appareil photo et les quelques navires présents s'étaient déjà envolés. Je réessaierai donc une autre fois.
Southampton est surtout connue pour ses commerces et ses denrées provenant d'Europe et d'ailleurs. Je décide donc de jeter un œil à WestQuay, l'imposante galerie commerciale du centre-ville. Avec ses 70 000 m² et ses trois étages, le palais de justice de Bruxelles (25 000 m²) me parait ridicule à côté. Plus qu'un centre commercial, c'est en réalité une cathédrale dédiée au Dieu de la Consommation qui se dresse devant moi. Vêtements, smartphones et autres produits de luxe m'encerclent pendant que je parcours ce temple. Un étage entier est même réservé aux fastfoods et autres MacDo. Quelqu'un a même eu la machiavélique idée de placer un gigantesque distributeur de bonbons en plein milieu d'une allée. Je me demande comment font les parents de cette ville s'ils ont le malheur d'emmener leurs enfants ici.
Comme si cela ne suffisait pas, une deuxième galerie commerciale, The Marlands, se tient juste à côté de WestQuay. Relativement petite, on y trouve pourtant les même genres de produits de luxe que dans la première. Un peu comme si les habitants de Southampton n'avaient jamais entendu parlé de la théorie de l'offre et de la demande ou de la notion même de concurrence. En fait, je finis par me dire qu'ils doivent bien rire lorsqu'on essaie de leur expliquer tout ceci.
Enfin, le centre-ville est peuplé de magasins en tout genre. Le consommateur bienheureux trouvera certainement de quoi consommer en partant de la Bargate : l'Above Bar Street et la High Street ne forment, à peu de choses près, qu'une allée commerçante longue de près de 1.5 km.